Mon Master une plateforme controversée et stressante pour les étudiants

Le 1er février, la plateforme Mon Master a ouvert ses portes. Cette plateforme doit faciliter la poursuite des études en 1 ère année de master à l’instar de Parcoursup, plateforme nationale d’admission en première année postbac. Sur le papier, l’idée est bonne car elle semble faciliter les démarches administratives pour les étudiants. Jusqu’à présent, les étudiants devaient candidater directement auprès de la faculté par le biais d’e-candidat. Cependant, depuis son lancement, la plateforme Mon Master a été fortement controversée.

© La voix du Nord “Mon Master: toutes les réponses à vos questions sur le Parcoursup du second cycle”

Une démarche stressante pour les étudiants

Les étudiants ont eu seulement quatre semaines pour compléter leurs dossiers et choisir 30 vœux au maximum. On compte 15 formations continues et 15 vœux en alternance. Si la démarche semple simple, les enjeux sont néanmoins très importants. Face à la sélectivité monstre et les critères d’admissibilité des différentes écoles, les élèves sont souvent débordés par la diversité de contenu à fournir aux écoles. Prenons l’exemple des licenciés en psychologie qui veulent poursuivre leurs études en master. Entre 2016 et 2020, la part d’étudiants poursuivant en master a diminué de 50% selon l’Étudiant. Certains étudiants se retrouveront donc sans master et devront poursuivre leurs études dans un secteur moins intéressant pour leur carrière professionnelle. N’oublions pas de préciser que les étudiants élaborent leurs candidatures en période de cours voire d’examens et doivent gérer études et candidatures.

La démarche doit être de ce fait rapide et efficace, sinon elle ajoute un facteur de stress supplémentaire. La sélection reste un sujet qui inquiète chez les étudiants face au manque de place, de vœux ou encore de phase complémentaire. On déplore de ce fait l’absence de phase complémentaire pour cette première édition, décision regrettable qui a été prise par le ministère de l’Enseignement supérieur. En cas d’absence de réponses positives, il reste néanmoins une solution, la possibilité de saisir le rectorat qui procédera à un réexamen de votre candidature.

© monmaster.gouv.fr


Une plateforme qui n’est pas accessible à tous à l’échelle internationale

Bien que la plateforme ne soit pas pilotée par une intelligence artificielle, contrairement à Parcoursup, de nombreux soucis informatiques sont malheureusement à déplorer. Cette absence d’intelligence artificielle est expliquée par le fait que les facultés décident elles-mêmes des candidatures à retenir. Les demandes de master sont directement gérées par le personnel de la faculté ou de l’école à laquelle vous postulez. La plateforme reste plus favorable aux candidatures des étudiants à l’échelle nationale et leurs homologues de l’espace économique européen (Monaco, Andorre ou encore la Suisse). Les conditions pour qu’un candidat se présente sont les suivantes : avoir obtenu une licence ou un master en France et résider en France. En dehors de cela, les étudiants étrangers sont dans l’impossibilité de candidater sur le site Mon Master.


Une rallonge de 48h nécessaire en raison de problèmes informatiques

La phase de candidature initialement clôturée le 18 avril a été rallongée de 48h (jusqu’au 20 avril) afin de permettre aux étudiants de finaliser leurs candidatures dans le temps imparti. Cette décision, obtenue le 15 avril, témoigne d’un engagement syndical et étudiant conséquent porté notamment par l’UNEF. En effet, Eléonore Schmitt, porte-parole de l’Union Étudiante, déclare qu’un « délai supplémentaire » a été accordé au vu de la demande des « organisations étudiantes. Ce sur quoi rebondit la présidente de l’UNEF Imane Ouelhadj en déclarant la présence intempestive de bugs informatique affectant les étudiants de manière significative. Certaines personnalités telles que la présidente syndicale de l’Union Étudiante dénoncent la suppression de dossiers et la nécessité de tout recommencer. Cette dernière déplore l’absence de préparation à la plateforme face à son usage peu intuitif.

Le ministère, en réponse à cela, veut apaiser les tensions en rassurant les étudiants par l’indication du taux des formations concernées, à savoir 7% sur l’ensemble des formations proposées. L’inscription est vue comme un casse-tête, particulièrement avec la nécessité d’adjonction de documents spécifiques àà certaines formations dans un temps restreint. Cela entrainant des « démarches administratives à rallonge » selon la présidente de l’UNEF.


Si vous voulez en savoir plus, Weshculture propose plusieurs documentaires sur la sélection présente dans le supérieur. Retrouvez sur notre site notre documentaire “La Fac sélectionne” qui revient plus en détail sur les enjeux de la sélection en master.

Par Anas Aallat

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