Nouvelle Calédonie: une illustration de la ruée vers l’océan

Le 12 décembre 2021 a eu lieu le référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Les habitants de l’île ont voté contre leur indépendance avec 96,50 % des voix. Un taux de participation élevé à 43,87 %. Mais au-delà de cette info, ce vote représente les enjeux économiques et géopolitiques de la France dans les mers.

La possible perte de territoire pourrait avoir des conséquences importantes sur sa place dans le classement des puissances mondiales. En effet, les territoires d’outres mer joue un rôle important pour la France à l’échelle géopolitique, et la France met tout en œuvre pour garder sa position avantageuse.

L’Hexagone possède la deuxième zone économique exclusive (ZEE), derrière les Etats-Unis.

La France est aujourd’hui la 2ème plus grande ZEE au monde, juste derrière les États-Unis, avec un espace de 10,2 millions de km2 (Le Monde, 11 août 2019). Une zone économique exclusive permet à un état d’y exploiter des parts d’océans et de mers, et d’en puiser les ressources. Ce sont les territoires d’outre-mer qui permettent à la France de maintenir une si grande ZEE. Mais ces territoires, souvent acquis lors d’une colonisation forcée, votent de manière cyclique pour choisir leur indépendance. En cas de vote majoritaire pour l’indépendance d’un de ces territoires, la France serait amputée d’une partie de sa ZEE, et perdrait sa place de 2ème mondiale.

Ces territoires, souvent acquis lors d’une colonisation forcée, votent de manière cyclique pour choisir leur indépendance.

Ces espaces maritimes sont très convoités des grandes puissances, puisqu’elles contiennent souvent du pétrole et autres matières premières, et des ressources halieutiques, permettant de nourrir la population.


Aujourd’hui, ces ZEE sont des zones de tensions du fait des nombreuses convoitises. La montée en puissance de la Chine lui a permis de revendiquer un agrandissement de sa ZEE, non accordée par la communauté internationale. La stratégie de la Chine pour s’approprier ces ZEE, est de créer des iles artificielles en mer de chine, pour bénéficier de la création d’une ZEE, et d’y installer une base militaire. De cette manière, la Chine évite toute contestation.

Cette guerre de ZEE introduite par la Chine s’inscrit aussi dans un contexte de tension entre la Chine et les États-Unis. La Chine cherche à étendre son influence, et à limiter celle des États-Unis en mer de Chine, qui lui empêche de développer son commerce comme elle le souhaite, et les États-Unis cherche à limiter l’influence de la Chine.

Il est indéniable que la possession d’une ZEE joue un rôle décisif au niveau géopolitique pour un état, et c’est pour cela que la France a intérêt à conserver la sienne. Récemment, c’est Mayotte qui était au centre de tensions. En effet, il y a toujours discussion entre la France et Madagascar pour savoir lequel de ces deux Etats en a la souveraineté (même si dans les faits, la France l’a largement remporté).


Aujourd’hui, la France, ayant échappé à cette amputation qu’aurait pu être la Nouvelle-Calédonie, cherche à accroître ses territoires maritimes. Elle cherche à prouver de manière scientifique une expansion de son plateau continental, ce qui lui permettrait d’agrandir sa ZEE, dans le but d’atteindre le premier rang.

Il sera donc intéressant, dans les prochaines années, de suivre l’évolution de cette ZEE, pour faire un point sur l’ambition à la française, de conquête d’un empire.

Précédent
Précédent

Un congé paternité pour transformer l’essai ?

Suivant
Suivant

Faunes, un drame silencieux