Musique : Tour du Monde des instruments insolites et leur histoire

La rubrique histoire va aujourd’hui flirter avec celle de la musique puisque nous allons nous lancer dans un tour du Monde. Un tour du Monde assez particulier, je vous l’accorde, puisque nous nous intéresserons aux instruments de musiques les plus insolites et intrigants, tant par leur exotisme que par leur forme ou leur son. Je vous propose donc, en plus de notre découverte des différentes éducations, un deuxième billet pour découvrir ces instruments du Monde à travers leur histoire.


Nous allons commencer notre tour avec un instrument d’Amérique du Sud : le Charango.


Avant toute chose, qu’est-ce qu’un charango ? Inspiré des différentes formes de guitares apportées dès le XVIème siècle par les espagnols, le charango est un instrument élaboré par les peuples autochtones des Andes à partir des ressources à leur disposition.



Il n’existe pas de convention quant au nombre de cordes et l’on trouve des charangos avec un encordage allant jusqu’à 14 paires!


Il s’agit d’un instrument à corde pincées, sa pratique est donc relativement similaire à celle de la guitare, à la différence près que le charango possède généralement 5 cordes ayant la particularité d’être doublées (comme on le voit sur les mandolines par exemple) mais il n’existe pas de convention quant au nombre de cordes et l’on trouve des charangos avec un encordage allant jusqu’à 14 paires !


Son accordage est tout aussi étonnant, les plus mélomanes d’entre vous comprendrons qu’un accordage en Mi, Sol, La, Do, Mi, n’est pas monnaie courante. Ce qui me fascine dans le charango, c’est la construction de celui-ci, en effet bien que le matériau utilisé soit le bois, la caisse de l’instrument est faite d’une carapace de tatou des Andes. La forme petite et bombée de la carapace de l’animal offre une résonnance hors du commun et permet un son sortant de l’ordinaire. Cependant, les tatous des Andes étant devenu une espèce protégée, on voit de plus en plus de caisse en bois.


Les plus luxueux sont confectionnés dans une seule pièce de bois ce qui constitue une prouesse d’artisanat.


Notons aussi que la plupart des charangos sont fait en deux pièces de bois collées entre elles, mais les plus luxueux sont confectionnés dans une seule pièce de bois ce qui constitue une prouesse d’artisanat. Certains maîtres charanguiste avancent une hypothèse différentes hypothèses concernant les premiers instruments, pour certains, les premiers charangos étaient en bois, et ensuite sont apparus ceux en carapace de tatou. Mais quoi qu’il en soit, il existe un grand nombre de charangos conçus grâce à ce matériau. Enfin, pour finir sur les précisions techniques, notons que le charango se décline en trois tailles : le kalampiador qui a le son le plus aigu, le charango au son classique moyen et le ronroco aux tonalités les plus graves qui pourrait s’apparenter à un juste milieu entre le ténor et le baryton.



L’instrument ne se limite pas à un seul pays


Le charango est répandu dans toute les Andes, en Argentine, en Bolivie, au Pérou etc… et il en existe un grand nombre de variantes selon les pays, on compte par exemple parmi celles-ci le Maulincho ou le Kirki pour n’en citer que deux, mais si vous vous y intéressez de plus près vous constaterez par vous-même une étonnante variété de charangos et de ses variants. Précisons aussi que les musiques jouées au charangos sont principalement des musiques traditionnelles et folkloriques (bien qu’il ne soit évidemment pas interdit de jouer d’autres choses.)


Enfin, si vous souhaitez vous offrir un véritable charango, les meilleurs luthiers confectionnant encore des charangos sont établis dans les zones les plus fréquentées des Andes comme la Paz mais on en trouve également jusqu’à San Francisco.*


C’est donc ici que s’achève notre premier épisode. Si le sujet vous a intéressé je vous recommande les vidéos que l’on peut trouver sur internet pour se faire une idée du son que l’instrument produit et du folklore qui l’entoure. En espérant que ce format plus cour et moins lourd vous aura plu…



Jérémie.

Précédent
Précédent

DREY KARPER : chanteur et performeur

Suivant
Suivant

Lyon : Capitale française de la skate culture