Guerre en Ukraine: tenants et aboutissants

Depuis quelques semaines maintenant, le conflit Ukraine-Russie a de nouveau fait parler de lui. En effet, la tension est montée de manière crescendo dans l’Est de l’Europe et a mené tout droit à l’éclatement d’une guerre entre la Russie et l’Ukraine. Mais avant de s’intéresser à cette situation brûlante, prenons le temps de s’intéresser à l’histoire de la relation Russo-Ukrainienne.

Histoire de l’Ukraine

Ancienne République sovétique, l’Ukraine est un pays historiquement tiraillé entre une influence Occidentale et Russe. Ayant reconquis son indépendance en 1991, une semaine avant la dissolution de l’URSS, l’Ukraine entre dans une phase de transition où conflits et corruption règnent en maîtres. Cela conduit fin 2004 à l’émergence de la Révolution Orange, un mouvement pro-démocratie qui s’oppose fermement à l’élection de Viktor Ianoukovitch, accusé de fraude aux élections alors qu’il venait de les remporter. Suite à de nouvelles élections, Viktor Iouchtchenko est déclaré vainqueur de celles-ci début 2005 et prête serment devant le Parlement, devenant le troisième président de l’Ukraine post-soviétique.


Origine du conflit

Alors qu’un accord d’association doit être signé en 2013 entre l'Ukraine et l’Union Européenne, la Russie, inquiète des conséquences de ce dernier, décide de faire pression sur l’Ukraine afin de l’obliger à traiter avec elle. En réponse à l’acceptation massivement contestée du gouvernement ukrainien de traiter avec la Russie, près d’un demi-million d’Ukrainiens se réunissent Place de l’Indépendance durant plus de trois mois et manifestent, donnant naissance au mouvement Euromaïdan. Le président pro-russe Viktor Ianoukovitch est alors destitué et un nouveau gouvernement pro-européen, dirigé par Arseni Iatseniouk, est mis en place.

C’est dans ce contexte que débute la guerre du Donbass (à l’Est de l’Ukraine) opposant le gouvernement aux anti-maïdans, c'est-à-dire à l’armée séparatiste pro-russe. La Russie, voisine de l’Ukraine, est donc accusée de soutenir militairement les insurgés.

Ainsi, François Hollande, Angela Merkel, Petro Porochenko et Vladimir Poutine se réunissent à Minsk en 2015 et signent un accord homonyme de cessez-le-feu prévoyant l’arrêt des combats. Malgré tout, le conflit n’est que partiellement enrayé.

L’avant-guerre

Depuis plusieurs semaines, le terme de ‘guerre hybride’ faisait vraisemblablement état de la situation puisque la Russie était accusée de faire pression sur l’Ukraine, par le biais de différents moyens (cyberattaques contre les ministères ukrainiens, ralentissement des marchandises ukrainiennes par les Russes dans la Mer Noire, etc.). On a donc pu récemment constater une réaction très vive de la part des occidentaux. C’est ainsi qu’a débuté un bras de fer entre la Russie et le reste du Monde.

En effet, un positionnement inhabituel de forces militaires russes à la frontière mais aussi en Biélorussie et en Crimée (annexée par la Russie en 2014) ont fait réagir l’OTAN. Bien que la Russie prétextait un entraînement à ce déploiement militaire, la principale crainte restait une intervention russe en Ukraine.

© Infographie: J.Ph Derveaux

La situation actuelle

C’est donc le 24 février 2022 qu’une attaque militaire a été lancée par la Russie contre l’Ukraine, en dépit du droit international et du droit à la souveraineté des Etats. L’objectif, selon Poutine, est de défendre les séparatistes pro-russes dans la région du Donbass. Il a également affirmé craindre une offensive ukrainienne en Russie. C’est ainsi que depuis quelques jours, de puissantes explosions et combats terrestres rythment les pas de danse des ukrainiens. En réaction à cela, le président ukrainien Volodymyr Zelenski a annoncé qu’il donnera les armes « à quiconque veut défendre le pays » et a lancé cet appel aux citoyens européens.

Depuis le début de la guerre, le bilan s’alourdit de jour en jour. Plus de 140 morts sont à déplorer du côté ukrainien, et bien que la Russie reste muette quant à ses pertes, l’Ukraine affirme avoir tué plus de 50 occupants russes. La centrale nucléaire tristement célèbre de Tchernobyl a également été assiégée par les russes. Enfin, beaucoup de villes ukrainiennes dont Kiev (la capitale) sont bombardées et annexées à petit feu, amorçant la fuite de plus de 100 000 ukrainiens déjà. Ceux qui restent s’arment, se battent et se réfugient dans les stations de métro afin de s’abriter des explosions : la résistance s’organise.

Quel rôle pour la France ?

Sachant que le Président de la République Emmanuel Macron est également le président du Conseil de l’Union Européenne, sa voix porte pour l’ensemble des pays européens face à la Russie. La France étant également membre permanent de l’OTAN, elle doit réagir et tenir son rôle d’acteur important dans la résolution de ce conflit. Elle essaie donc d’enrayer la guerre en cherchant une solution diplomatique.

La réaction internationale

« La Russie le paiera » affirme le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. En réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les 27 pays de l’Union Européenne ont décidé ensemble de sanctions à l’encontre des russes visant les secteurs de la finance, de l’énergie et des transports. L'objectif est de limiter l'accès de la Russie aux marchés de capitaux européens afin d’exercer une pression sur Vladimir Poutine, dans la continuité d’une doctrine de dissuasion mise en place ces derniers jours.

Mais l’Union Européenne n’est pas seule. Dans la même optique, la Russie est la cible de sanctions diverses par d’autres pays tels que les Etats-Unis, le Japon, la Suisse, l’Australie, le Royaume-Uni ou encore le Canada. La Pologne quant à elle a ouvert 9 centres d'accueil sans conditions pour les réfugiés de guerre ukrainiens, à l’inverse de la Biélorussie, qui, soutenant le mouvement russe, fera également l’objet de sanctions.


[© Crédit photo billet de Blog: AFP Photos/ Léa Olivas]

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